Faut s'accrocher !

Bonjour,

Encore un travail de préparation qui sent bon le départ : le mouillage.

Le moins que l'on puisse dire est qu'il faut qu'il tienne pour pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Que le plaisancier qui a dormi comme un loir la première fois qu'il a mouillé son ancre me jette la première pierre ! En général, on dort mal, voire pas du tout. La nuit est entrecoupée d'aller et retours entre la couchette et le cockpit pour vérifier que le bateau n'a pas bougé par sa propre volonté. Et ce d'autant plus si le vent se met de la partie !

En tout cas, nous ne prenons pas ce sujet à la légère et ce n'est certainement pas un sujet sur lequel nous avons fait des économies. Nous avons donc terminé notre mouillage en remplaçant l'ancienne chaîne par une toute nouvelle dont la longueur a été portée à 60 mètres au lieu des 40 initiaux. Comme le diamètre des maillons est de 10 millimètres, cela donne tout de même un poids de 2,25 kg par mètre, soit un total de 135 kg ! L'ancre est une KOBRA2 de 14kg et nous avons la possibilité d'allonger le tout avec une ligne textile de 50 mètres, soit 110 mètres au total !

J'espère que nous n'aurons jamais à le faire mais je n'y crois guère en fait.

Pourquoi une telle longueur ? En fait, il faut savoir que la longueur est plus importante que la gro... non, le poids ! A quoi vous pensiez, hein ? Et puis, après renseignement, c'est faux ! Bon, la raison est simple : une ancre tient d'autant plus sur le fond qu'elle tire à l'horizontale. Or, pour une prodonfeur donnée, plus la ligne est longue, plus ça tire à l'horizontal et mieux travaille l'ancre qui labourre le fond plutôt qu'elle s'en arrache. Petite illustration :

 On voit rapidement que le voilier vert est mieux mouillé que le violet. Quand le vent soufflera, son ancre continuera à labourer le fond sans décrocher tandis que celle du violet se soulèvera. Seul le poids de sa ligne contrariera cet arrachement mais bon, faut pas rêver !

Alors, voici les étapes du travail réalisé par Sylvie pendant les vacances de fin d'année : tout d'abord évacuer l'ancienne chaîne et récupérer la nouvelle.

 Elle est toute belle la nouvelle. Ensuite, l'allonger pour la mesurer.

Réaliser une marque de peinture tous les 20 mètres. C'est très utile pour savoir combien de chaîne a été filée parce que ça dépend de la profondeur d'eau. Pour un fond de 5 mètres, nous filons habituellement environ 25 - 30 mètres mais ça dépend du vent, du type de fond (algue, sable mou ou dur, rochers...).

 Quel artiste ! Ensuite, on remonte le tout qu'on fixe à l'ancre en assurant bien la manille avec un petit fil de fer. Ce serait trop bête que la chaîne se détache de l'ancre tout de même !

 Et voilà le travail. Je vous rassure, ce ne sont pas les mains de Sylvie. Elle m'a laissé le soin de cette étape.

 Une ligne toute neuve avec une bonne ancre et un guindeau (le moteur en bas des photos) quasiment neuf également.

Y'a plus qu'à partir !

A bientôt